A l’Est, du nouveau
Plan 9 a pris part à la manifestation organisée par la ville de Dijon chaque année depuis 10 ans : Le Printemps de l’Europe. Durant trois soirées au cinéma eldorado, les spectateurs ont pu découvrir des créations cinématographiques venues de Pologne, de République Tchèque et de Serbie. 12 courts métrages et un long métrage documentaires étaient au programme.
Un coup de projecteur sur l’Est
Rarement mises en avant, les productions cinématographiques de l’Europe de l’Est et de l’Europe Centrale étaient sur le devant de la scène. Le défi était de taille, il s’agissait de donner à voir? en 3 soirées, un aperçu de ce que peuvent créer ces pays en matière d’images, et notamment de courts métrages.
Assez rare pour être noté, Plan 9 a souhaité projeter un documentaire, en format long métrage. Cinéma Komunisto de Mila Turajlic évoque le passé des grands studios Avala de Belgrade, dans une Yougoslavie dirigée par Tito, un leader autoritaire qui cultive le culte de la personnalité. Le vendredi 12 mai, à la suite de la projection du film, une discussion est engagé avec Sanja Beronja de Science Pô. L’objet du débat porte sur la place de la Yougoslavie dans le bloc soviétique, et sur l’ouverture vers l’Amérique révélé notamment par la présence de stars hollywoodiennes dans les studios de Belgrade. Cinéma Komunisto dévoile la richesse cinématographique yougoslave, mais aussi l’importance de la politique dans la production de film.
Des films audacieux
La programmation, réalisée par Elen Bernard, se voulait éclectique, avec une pointe d’exigence. Pourtant, comme pour le Festival Fenêtre sur courts, Plan 9 cherche à proposer un cinéma accessible au plus grand nombre. Entre l’animation, le film social, la comédie et le drame, les spectateurs ont navigué entre les émotions et les esthétiques.
Les partis pris sont clairs, l’humour est présent et le réalisme social aussi. Loin du folklore et des images traditionnelles, les courts métrages polonais et tchèques offrent un témoignage contemporain et explorent les préoccupations modernes. Ce réalisme n’est pas livré avec cynisme, mais distillé avec de la tendresse comme dans le film Grandma’s day ou un jeune paumé rencontre une vieille femme aigrie. La douceur et l’amour sont également au programme du très beau All’s soul day qui a particulièrement plu aux spectateurs, par sa finesse et son esthétique.
Les films d’animations proposés n’ont pas laissé indifférents les curieux venus à l’eldorado. Parfois surpris, bousculés, ou charmés par certains courts métrages, le public a perçu la singularité et la démarche assumée des réalisateurs.
Des spectateurs au rendez vous
Avec plus de 100 spectateurs en 3 séances, le contrat est rempli. Pour la majorité du public, on peut parler d’une découverte du cinéma venu de l’Est. Plan 9 a joué son rôle en donnant à voir des courts métrages peut être jamais projetés en France.